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Comprendre, comment ça marche ?

 

Qu’est-ce qui se cache derrière ce geste mental complexe un peu mystérieux,

situé au cœur de la réussite ?

 

 Quel apprenant (élève, étudiant, adulte en formation) ne s’est pas dit à un moment ou à un autre : « Je n’y comprends rien, je suis largué... » puis, découragé, a baissé les bras devant cette tâche trop ardue : comprendre cette leçon qui semble fait dans une langue totalement étrangère ? Ça avait pourtant bien commencé, le début était simple et clair, mais en cours de route quelque chose nous a échappé qui a compromis la compréhension de tout le reste. À moins que tout ne se soit progressivement embrouillé et obscurci au point qu'on ne comprenne plus où l'enseignant veut en venir avec cette leçon.

Que s’est-il passé ? Comment éviter cette situation, et surtout comment faire lorsqu’elle est bel et bien là ?

 

 

Les mécanismes de la compréhension

 

Lorsqu'on aborde une nouvelle chose à apprendre, on la traduit d’abord dans sa propre "langue mentale", en mots, images, sons, en organisations logiques ou chronologiques, on les associe à des souvenirs, mouvements et sensations... propres à chacun, qui sont d’autant plus précieux qu’ils vont nous aider à faire revenir en mémoire (on dit « réactiver ») les connaissances lorsqu’il le faudra.

 

Puis on fait des aller-retours entre sa représentation et l'information originale pour les confronter et obtenir une "traduction" fidèle : ce que je construis dans ma tête est-il bien identique à ce que le prof m’explique ? Je n’ai rien oublié ? Rien déformé ?

Des liens s'établissent entre les nouvelles connaissances et les anciennes. On situe la nouveauté dans un ensemble d'informations déjà disponible, pour tenter de la raccorder à ce qui est connu :  de quelle ancienne leçon la nouvelle est-elle le prolongement, le complément ? Quelles notions déjà apprises sollicitent-elles ? Qu’est-ce que je suis censé.e savoir pour bien comprendre les nouveautés ? Comprendre, c'est mettre en lien des nouvelles connaissances avec les anciennes.

 

 

Ça ne colle pas ? Tout n'est pas clair ?

 Pour y remédier, on peut :

  • se documenter : regarder le manuel de près, chercher des informations sur Internet...
  • consulter les autres élèves : d’où l’intérêt de se construire un petit cercle de « pairs » avec qui échanger sur les cours
  • demander au professeur : si, si… ne soyez pas timide, allez-y ;)

En bref, comprendre, c'est traiter une nouvelle information en la transformant et l'interprétant pour la faire sienne et l'assimiler.

 

Comment favoriser toutes ces opérations mentales garantes d’une bonne compréhension?

Avoir un projet : savoir pourquoi on apprend cette nouvelle notion.

Les buts sont variés :

  • pour réussir le prochain contrôle
  • pour pouvoir faire les exercices
  • pour passer au chapitre suivant....

Le savoir, c'est donner une direction et un sens aux apprentissages.

 

Être attentif — et ce n'est pas juste écouter.

C'est se concentrer volontairement pour essayer de faire exister les nouvelles connaissances dans notre tête, et s'en faire une première représentation mentale. Il vaut mieux éviter que cette représentation soit en pointillés...

 

Bien connaître son "langage mental" : un atout

Quel type d' "images" produisons-nous pour nous représenter la chose à apprendre ? Évocations sonores, visuelles, mouvements, liens logiques ou plus personnels... ? Avoir conscience de ces évocations permet de les réactiver plus efficacement au moment de l'évaluation ou de la restitution.

 

 Poser des questions pour connaître tous les aspects du sujet

CQQCOQP : Comment ? Qui ? Quoi ? Combien ? Où ? Quand ? Pourquoi/Pour quoi ? Ce sont les questions qui aident à dégager le sens de ce que nous avons à apprendre. Passer la leçon au crible de CQQCOQP permet d’en reconstituer les tenants et aboutissants. C’est tout de suite plus clair ! Et s'il manque certaines réponses, au moins on sait quelles informations chercher.

 

Tester sa compréhension : expliquer à quelqu'un qui n'y connaît rien.

Plantez-vous au milieu du salon, dans votre chambre, à la cuisine, devant quelqu’un qui n’a pas votre niveau, n’a pas étudié ce chapitre, ignore tout de ce que vous allez lui expliquer. Cela peut être la petite sœur, le chat, le chien, le poisson rouge que vous imaginerez doté d’une capacité à apprendre, pourvu que ce soit clair et compréhensible. Clair et compréhensible : voilà justement ce que vous devez essayer d’être. Faites votre exposé puis demandez un retour : "Tu m'as compris.e ?"

 

Organiser les bonnes conditions et traquer les trouble-fêtes

La redoutable distraction : comment faire face

La check-list avant et pendant le travail :

  • Organiser son espace de travail de manière ordonnée pour tout avoir sous la main et clarifier l'esprit.
  • Décomposer son travail en étapes et en sous-objectifs. Cocher au fur et à mesure.
  • Organiser son temps : faire des "sessions" de 25 mn, puis une pause de 5 mn et reprendre.
  • Demander à ne pas être dérangé, signaler qu'on est indisponible de telle à telle heure.
  • Éloigner les sollicitations (mails, SMS...) : mettre sur SILENCIEUX.
  • Se concentrer sur UNE seule chose pour éviter le multitâche, sous peine de faire disjoncter le cerveau.

 

Des bases fragiles ? Consolidez !

Pour bien comprendre les nouvelles connaissances, les anciennes doivent exister, être suffisantes et solides, pour éviter de construire un château de sable prêt à s'effondrer à tout instant. Parfois il est utile de revoir et de clarifier d'abord ce qui est supposé être acquis (les prérequis) afin d'aborder sereinement la nouvelle notion. Un travail de consolidation des bases est souvent nécessaire avant d'aller plus loin, afin d'avoir des fondations solides.

 

 

Auteure : Claire Legendre. Tous droits réservés.

© ClaireLearning - 11 Mai 2021

Crédit photo : images libres de droits Pixabay

 

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